Tu ouvres les yeux, et ton cerveau est déjà en pleine ébullition. Préparer les enfants, penser au repas du soir, répondre à tes mails, faire les courses, gérer les rendez-vous médicaux, organiser les vacances, ranger, nettoyer, planifier… et recommencer. Bienvenue dans le monde invisible de la charge mentale.
C’est un mal silencieux qui touche majoritairement les femmes, souvent mères, souvent multitâches, souvent épuisées. Mais comment ne pas disjoncter quand on doit tout porter ou presque tout, tout le temps ? Voici quelques pistes concrètes pour alléger cette pression invisible mais bien réelle.
1. Reconnaître (enfin) la charge mentale
La première étape, c’est de mettre des mots sur ce que tu ressens. Oui, tu es fatiguée, mais pas « juste » physiquement. Tu es saturée mentalement parce que tu penses à tout pour tout le monde. Ta to-do list n’a pas de fin, et souvent, elle n’est même pas écrite : elle tourne en boucle dans ta tête.
👉 Parle-en à ton entourage. Non, ce n’est pas « normal » d’être la seule à tout gérer. Ce n’est pas parce que tu en es capable que tu dois le faire seule.
2. Déposer la cape de superwoman
Tu n’es pas obligée de tout faire parfaitement. Tu n’es pas obligée de dire oui à tout. Tu n’es pas obligée de courir après un idéal de mère, conjointe, professionnelle ou amie parfaite.
🎯 Répète-toi ceci : « Ma valeur ne dépend pas de tout ce que je fais pour les autres. »
Et surtout : « Je ne suis pas une mauvaise mère/femme/amie si je m’écoute. »
3. Organiser… mais intelligemment
Faire des listes peut t’aider à désengorger ton cerveau, à condition de ne pas tout garder pour toi.
- Liste les tâches par type : urgentes, importantes, délégables, inutiles.
- Implique ton conjoint, tes enfants, tes collègues. La répartition n’est pas une aide : c’est une co-responsabilité.
- Utilise des outils simples : un agenda partagé, un planning familial sur le frigo, des rappels automatiques.
4. Déléguer sans culpabiliser
Oui, c’est difficile au début. Oui, ils ne le feront pas comme toi. Mais est-ce vraiment un problème ? Lâcher prise, c’est apprendre à dire : « Ce n’est pas parfait, mais c’est fait, et je n’en suis pas responsable. »
Si tu peux te faire aider (ménage, repas, courses en ligne…), fais-le. Et si tu ne peux pas, réduis la charge au lieu de l’endosser coûte que coûte.
5. Créer des micro-bulles de respiration
Tu n’as peut-être pas deux heures pour toi par jour. Mais tu peux t’offrir 5 ou 10 minutes rien qu’à toi.
- Boire un café en silence.
- Faire une courte méditation ou quelques respirations conscientes, ou pratiquer Nadi shodana, la respiration alternée par chaque narine.
- Écouter un podcast inspirant.
- Écrire dans un carnet.
- Faire un tirage d’oracles.
- Danser, faire quelques étirements, du body shaking, quelques positions de yoga.
Ces instants répétés dans la journée permettent de réguler ton système nerveux et de garder la tête hors de l’eau.
6. Revoir ses priorités régulièrement
La charge mentale augmente souvent quand on vit en mode pilote automatique. Prends le temps, une fois par semaine ou par mois, de faire un point :
- Qu’est-ce qui est essentiel pour moi en ce moment ?
- Qu’est-ce que je peux supprimer, reporter, déléguer ?
- Suis-je en train de vivre ma vie… ou celle que les autres attendent de moi ?
Parfois, oser changer de rythme ou de cadre peut alléger énormément ta charge (quitter un emploi trop prenant, revoir le niveau d’exigence scolaire ou extra-scolaire des enfants, etc.).
7. Demander de l’aide (vraiment)
Tu n’es pas faible si tu craques. Tu es humaine.
Si tu sens que tu n’arrives plus à faire face seule, consulte un professionnel : thérapeute, coach, sophrologue, etc. Il n’est pas nécessaire d’attendre d’être à bout pour le faire.
✨ Ce sur quoi j’ai lâché (et ça fait un bien fou)
Pendant longtemps, j’ai cru qu’il fallait tout faire, tout le temps, pour être une « bonne mère » ou une « femme organisée ». Aujourd’hui, j’ai lâché sur certaines choses – pas par paresse, mais par survie mentale. Et tu sais quoi ? Le monde continue de tourner.
Voici quelques exemples très concrets de mon quotidien allégé :
- Je ne repasse jamais. Oui, jamais. Et personne n’est mort froissé. J’utilise un défroisseur pour les quelques vêtements qui en ont besoin !
- Je ne fais pas la poussière chaque semaine. Tant pis si un mouton s’invite sur l’étagère, ce n’est pas lui qui va me juger.
- Je lâche sur les repas. Certains soirs, c’est du vite fait, du surgelé, ou du « chacun se débrouille ». Je préfère une maman détendue qu’un gratin fait maison à tout prix.
- Je ne gère plus les devoirs de mon fils. Il a l’âge de se responsabiliser, et je suis là en soutien, mais je ne suis pas son professeur.
- Le temps d’écran : 1h avant le repas, et c’est une bénédiction. Les enfants se posent, je prépare tranquillement le repas, parfois avec mes écouteurs et un peu de musique pour me créer une bulle de calme.
- Le linge attend parfois plusieurs jours avant d’être plié ou rangé. Ce n’est pas sale, juste… en stand-by.
- Je nettoie les salles de bains tous les 10/12 jours, et franchement, elles ne s’en portent pas plus mal.
- J’ai investi dans un robot aspirateur-laveur, et ça me sauve la vie. Il tourne pendant que je fais autre chose (ou rien !), et je complète avec un petit coup de Dyson dans les pièces les plus salissantes quand c’est nécessaire.
👉 Ce n’est pas du laisser-aller, c’est du choisir-ses-batailles. Le plus important : garder de l’énergie pour ce qui compte vraiment.
La charge mentale ne disparaîtra pas d’un coup de baguette magique. Mais tu peux, chaque jour, poser une petite pierre pour alléger ton quotidien. Te recentrer. Dire non. Demander de l’aide. Et surtout : ne plus te sacrifier au nom d’un idéal qui ne te rend pas heureuse.
💬 Et toi, quels sont tes petits gestes du quotidien pour ne pas disjoncter ?
Laisser un commentaire